Session du 25 novembre 2024.
Intervention de Christopher VARIN :
Conseiller départemental du Canton de Lunéville-1
Madame la Présidente,
Mes chers collègues,
Bien que l’État ait renoncé à la coupe de 50 millions d’euros initialement prévue dans le fonds de péréquation postale, la situation des territoires ruraux de Meurthe-et-Moselle demeure critique. Plus de 80% de nos communes n’ont pas de bureau de poste, et seulement 29% bénéficient d’un point de contact postal. En tant que garant de la solidarité territoriale, le Conseil départemental doit prendre des mesures concrètes pour soutenir ces communes qui voient leurs services de proximité disparaître.
La réduction des horaires d’ouverture de la Poste à Laneuveville-devant-Nancy et les fermetures récentes ou annoncées des bureaux à Nancy-Blandan, Nancy-Beauregard, Nancy-Désilles et Nancy-Marché illustrent cette réorganisation. Derrière l’argument de la baisse de fréquentation, c’est un territoire entier qui est délaissé, avec des services publics essentiels de plus en plus éloignés des usagers. Les points relais chez les commerçants, en guise de compensation, ne répondent que partiellement aux besoins, notamment pour des services postaux complets.
Au-delà des habitants, les municipalités souffrent également de ces fermetures. Les mairies, déjà sous pression budgétaire, doivent assumer le manque de service publics, compromettant ainsi l’attractivité de nos zones rurales. Un territoire sans services de proximité peine à attirer de nouvelles familles, et cette perte d’attractivité freine le développement économique local.
Madame la Présidente, déplorer la situation ne suffit plus. Pendant que des fonds sont investis dans un Office foncier solidaire pour le bassin nancéien, les besoins essentiels des territoires isolés sont négligés. Ne serait-il pas plus judicieux de rediriger ces ressources vers un soutien aux services de proximité dans les zones rurales, en lien direct avec notre compétence départementale ?
Le questionnaire lancé par notre collègue, Madame Silvana Silvani, pour sonder les maires sur la présence postale témoigne d’une prise de conscience, mais il ne peut rester un simple exercice bureaucratique. Les communes attendent des actions concrètes, pas une consultation sans lendemain.
Enfin, lors de la Commission consultative des services publics locaux du 6 juin 2024, les besoins d’accessibilité aux services publics ont été soulignés. Pourtant, aucune réflexion approfondie n’a tété menée pour pallier la disparition des services postaux dans les zones rurales. En tant que garant de l’équité territoriale, le département aurait dû saisir cette occasion pour envisager des solutions concrètes et soutenir ces services essentiels.
Alors, Madame la Présidente, quelle est la position du Conseil départementale ? Allez-vous passer de la parole aux actes pour soutenir nos communes rurales, ou continuer à diluer les actions dans les démarches symboliques et des questionnaires ?
Christopher VARIN