Session publique du 24 septembre 2018.
Question d’actualité de Luc BINSINGER:
Conseiller départemental du canton de Jarville-la-Malgrange
Monsieur le Préfet, Mes chers collègues,
Le 10 juillet dernier, plus de 450 personnes se mobilisaient pour soutenir le projet de reconversion écologique de l’entreprise Novacarb. Ce projet, muri depuis maintenant 4 ans, vise à assurer la pérennité du site de production de bicarbonate de Laneuveville-devant-Nancy.
L’objectif de Novawood est de diminuer d’au moins 30% la dépendance du site à l’énergie fossile très polluante qu’est le charbon. Avec un investissement de 65 millions d’euros, une centrale Biomasse à cogénération apporterait la vapeur nécessaire à l’usine et alimenterait en outre le réseau électrique national en électricité verte à hauteur de 90GWh par an, soit la consommation annuelle d’environ 50 000 logements. L’énergie serait produite en revalorisant du bois de récupération issus des circuits de collectes locaux mais également des traverses des chemins de fer en fin de vie, créant ainsi une nouvelle filière de valorisation énergétique de ces traverses. Ce projet s’inscrit d’ores et déjà comme une référence en matière de transition énergétique et d’économie circulaire.
Exigence écologique, cette transformation est également une nécessité économique pour l’entreprise. L’augmentation progressive du prix du carbone affecte la compétitivité de Novacarb, qui perd peu à peu des parts de marché au profit de ses concurrents. 1350 emplois directs et indirects sont en jeu.
En répondant à l’appel d’offre de 2017 de la commission de régulation de l’énergie, Novacarb pensait pouvoir relever à la fois le défi de la transition écologique et celui de la compétition économique mondiale. Cependant, le gouvernement en refusant au dernier moment de s’engager sur les prix de rachat trop élevé de l’électricité a stoppé net ce projet, laissant tout un territoire dans l’incertitude.
Dans une réponse au Sénateur Jean-François Husson, le Premier Ministre s’était engagé à tout mettre en œuvre pour trouver des solutions en dehors de l’appel d’offre pour soutenir cette entreprise.
Alors que les concurrents Anglais, Allemands, Italiens, Espagnols et Turcs ont tous été soutenus financièrement par leurs Etats pour mener des projets de transformation similaires, la France se doit d’être également au rendez-vous. Aussi, Monsieur le Préfet, pouvez-vous nous indiquer quelles solutions, le gouvernement compte il mettre en œuvre pour mener à bien ce projet ?
Je vous remercie.
Luc BINSINGER