Session publique du 26 mars 2018.
Question d’actualité de Corinne LALANCE :
(Conseillère départementale du canton Nord-Toulois)
Monsieur le Président,
En voulant limiter à 80 km/h la vitesse de circulation sur les routes secondaires à double sens, sans séparateur central, le gouvernement a mécontenté près de 59% des français, sachant que 67% des usagers « favorables et/ou sans opinion » n’ont pas de voitures !
Cette mesure, qui devrait sauver 400 vies par an, ne s’appuie sur aucune étude rigoureuse et, l’expérimentation lancée voici deux ans par le ministre de l’intérieur Cazeneuve, consistant à limiter certaines portions de route à 80 km/h, n’a jamais produit le moindre bilan.
Elus, pour une grande part d’entre nous de territoires ruraux, nous partageons avec nos concitoyens qu’il est plus judicieux d’investir dans la réfection du réseau routier, comme nous le réalisons, ou d’appliquer intelligemment ces limitations de vitesse aux zones dangereuses.
La vitesse est toujours avancée comme cause première alors que les véritables origines sont clairement identifiées : le non-respect de la signalisation routière, l’utilisation du téléphone au volant, l’alcool et les stupéfiants, en cause dans 1 accident mortel sur 3.
Aussi ne serait-il pas pertinent, compte tenu de l’expertise dont nous disposons,
► par nos directions territoriales d’aménagement dont les agents ont une connaissance approfondie des routes et des conditions de circulation,
► par nous autres, ayant une non moins bonne connaissance des réseaux routiers de nos cantons,
que vous proposiez aux services de l’État, notre Département comme un territoire expérimental d’une concertation réfléchie des modulations de vitesse à instaurer sur les axes routiers secondaires ?
Nous sommes prêts à réfléchir avec tous nos collègues et nos services pour présenter une cartographie des limitations de vitesse en Meurthe-et-Moselle en fonction des zones accidentogènes et des fluidités de circulation.
Pouvez-vous mettre en place une commission ad hoc et être porteur de la volonté des élus de cette assemblée afin que la sécurité routière soit ainsi définie par tous et non imposée aveuglement, d’autant que le 1er ministre manifeste quelque prudence en accompagnant désormais sa décision d’une clause de revoyure en 2020 ?
Et, ne doutant pas de votre sensibilité à mesurer l’importance de cette question, pour laquelle vous avez porté à l’ensemble de nos concitoyens par voie de presse votre position, nous déposons ce matin, en amont des commissions internes, une MOTION qui, nous l’espérons, recevra votre adhésion.
Merci pour votre réponse.
Corinne LALANCE