Session publique du 22 mars 2022.
Question d’actualité de Catherine KRIER :
Conseillère départementale du canton Grand Couronné
Madame la Présidente,
Mes chers collègues,
Malgré une reprise économique plutôt favorable et des tensions de recrutement dans certains secteurs, trop de jeunes peu ou pas qualifiés restent encore sur le bord de la route et ne sont pas en mesure de trouver un emploi.
Certains ont connu des parcours de vie heurtés, d’autres ont décroché du système scolaire, n’ont bénéficié d’aucune formation, sont sans réseau ou ignorent les démarches à mener pour trouver une activité professionnelle. Hélas, depuis trop longtemps, ce phénomène conduit notre pays à être l’un des derniers de la classe en matière d’insertion des jeunes en Europe.
Au 4ème trimestre de l’année 2021, ce sont ainsi 12,2% des jeunes âgés de 15 à 29 ans qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation, soit près d’1,5 million d’entre eux !
Dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution », le Gouvernement a annoncé au mois de novembre 2021 un nouveau type d’accompagnement pour les 16-25 ans éloignés de l’emploi : le contrat d’engagement jeune.
Entré en vigueur au 1er mars de cette année, ce dispositif prévoit un accompagnement personnalisé par l’intermédiaire d’un référent unique de la Mission locale ou de Pôle emploi, pour une durée comprise entre 6 et 12 mois, voire 18 mois à titre exceptionnel.
Recherche d’emploi ou d’apprentissage, formation, immersion dans le monde professionnel, démarches en matière de logement ou de mobilité… Un programme d’ateliers à hauteur de 15 à 20 heures par semaine devrait ainsi leur permettre de rebondir, de gagner en autonomie et de s’émanciper par leur travail.
En Meurthe-et-Moselle, de premiers contrats d’engagement ont été conclus, notamment dans le Grand Nancy et le Toulois.
S’ils peuvent apporter une première réponse, notre collectivité ne saurait rester passive face à cette problématique. En effet – cela ne vous a pas échappé ! – l’insertion professionnelle demeure au cœur de nos politiques publiques départementales.
Très souvent – trop souvent ! – nous injectons des moyens financiers dans des dispositifs dont l’efficacité est à relativiser. En ce sens, nous considérons qu’une évaluation plus affinée des politiques publiques de l’insertion mériterait d’être conduite.
Considérant les dépenses de notre collectivité en la matière, et notamment les 5,2 millions d’euros consacrés au développement d’actions spécifiques, nous serions légitimement en mesure d’attendre des résultats plus probants et un partenariat plus actif avec les acteurs de l’emploi, et en premier lieu les entreprises.
Investir dans notre jeunesse, c’est investir dans notre avenir ! Les préparer à leur entrée ou leur retour à l’emploi, c’est veiller à les mettre en phase avec les besoins du marché et les filières porteuses.
C’est aussi notre rôle, celui d’une collectivité proche et solidaire. Une collectivité qui veille à un soutien équitable, dans chacun des territoires, par une action propre ou en appui de celles initiées par l’État, la Région ou encore le bloc local.
En ce sens, Madame la Présidente, pouvez-vous nous dire si un accompagnement du département est prévu en complément de ce nouveau dispositif national et, le cas échéant, sous quelle forme ?
Je vous remercie.
Catherine KRIER