Session publique du 11 décembre 2017.
Intervention de Catherine KRIER :
(Conseillère départementale du canton Grand-Couronné)
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Chers collègues,
Avant tout permettez-moi de vivement remercier toutes celles et tous ceux qui ont, de près ou de loin, contribué à ce travail, à l’élaboration de ce nouveau Schéma Départemental de l’enfance et de la famille.
Tout d’abord les nombreux agents et cadres de notre collectivité qui de par leur professionnalisme, leurs vécus, leurs différentes expériences ont apporté le côté pratique de ce schéma. Ils sont ceux qui au quotidien sont sur le terrain au contact des familles. Ce sont eux qui devront in fine apporter des réponses concrètes à leurs besoins. Leur participation lors de la consultation du 2 février 2016 était tout simplement indispensable, ils ont créé la base de ce schéma.
De la même manière, je veux saluer les 243 personnes qui se sont mobilisées sur l’ensemble de notre département dans 13 ateliers différents pour contribuer à ce travail qui définira pour les années à venir les priorités de notre collectivité quant à sa politique en faveur de l’enfance et des familles.
Enfin je veux remercier les nombreux partenaires du département, qu’ils émanent du secteur associatif, des services de l’État ou des autres collectivités, qui de la même façon ont apporté leur pierre à cet édifice. Nous travaillons ensemble et nous continuerons à le faire de façon plus étroite au service de nos concitoyens et de leurs familles.
4 Axes constituent ce Schéma : la gouvernance, la prévention et le repérage, le parcours de l’enfant et de sa famille, et enfin le dispositif d’accueil et d’accompagnement.
Depuis la loi NOTRe, pour Nouvelle Organisation Territoriale de la République. Le conseil Départemental, notre collectivité a pris clairement le leadership sur l’enjeu de la solidarité. Il est normal que le Département, désormais chef de file sur la question sociale, soit le chef d’orchestre de la mise en œuvre de la politique en faveur de l’enfance et des familles. C’est donc à lui que revient la responsabilité de coordonner l’action de tous nos partenaires. Ces derniers sont à la fois nombreux et très différents, à œuvrer dans ce domaine. Bénévoles ou professionnels, ils agissent sur tous les échelons : local, départemental, national. Il va falloir rassembler toutes ces énergies, partager les informations, les cultures et les méthodes pour aider au mieux les familles en difficultés.
Un gros travail nous attend. Encourageons les initiatives positives d’où qu’elles viennent, corrigeons ici où là les défauts. Faisons en sorte de faciliter le travail des professionnels sur le terrain au moyen de procédures simples et harmonisées. Donnons leurs les moyens indispensables à leurs missions. Soyons à l’écoute, attentif aux informations qu’ils nous donnent et qui doivent nous permettre d’améliorer et d’adapter le service public au fil du temps et des besoins.
Parfois, des situations difficiles perdurent en raison d’un manque d’information. Des familles ignorent qu’une aide peut leur être apportée par le département et ses partenaires. Pour cela appuyons nous sur une communication simple et adaptée et sur la proximité que permet la territorialisation des services du département.
Le Deuxième Axe du Schéma est primordial : la prévention et le repérage. Il est toujours préférable d’intervenir en amont pour éviter de laisser des situations d’aggraver, s’envenimer. C’est pourquoi nous devons dans un premier temps renforcer nos efforts pour déceler les indices annonciateurs d’un danger, d’un risque pour un enfant ou dans une famille et dans un second temps partager cette information. Il s’agit en fait d’enclencher le plus tôt possible une chaine humaine qui devra accompagner cet enfant, cette famille vers une solution adaptée. Pour cela nous devons ouvrir les murs de nos différentes administrations ou associations. Dans les écoles, les CCAS, ici au département ou dans les différents services de l’Etat, soyons prêts à accompagner les familles, en identifiant leurs épreuves en amont.
Par exemple, au sein d’une école, un professeur pourra être une excellente vigie pour repérer les difficultés auxquelles nous devons faire face. En milieu rural ce sont souvent eux qui signalent aux élus ou au CCAS les premières difficultés notamment quand un élève ne se nourri pas à sa faim. L’opération petit déjeuner en collège est une réponse à cette problématique. C’est également sur les professeurs, les éducateurs et sur les personnels du ministère de la justice que nous devons nous reposer pour déceler et enrayer les prémices d’une radicalisation. Je salue par ailleurs les efforts qui ont été fait dans ce domaine par le département et par les services de l’Etat. Mais rien de tout cela ne pourra se faire sans une réelle et rapide transmission des informations. Ce partage existe déjà mais nous devons l’amplifier pour être toujours plus efficace.
L’enfant, sa famille et leurs parcours doivent être placés au centre de nos actions. Nous devons les accompagner, les sortir d’une ornière. Pour cela ils doivent tout d’abord savoir que le département et ses partenaires sont là en proximité pour les aider. C’est un des avantages de l’organisation territorialisée de nos services. Pourquoi ne pas réfléchir à l’avenir à rassembler sur un même lieu, au sein notamment des MDS, les référents de nos partenaires : Missions locales, CCAS, DDSC… C’est une idée intéressante qui va dans le sens de la coopération à laquelle nous aspirons dans ce schéma.
Ensuite nous devons mettre en place un suivi et une aide adaptée à chaque situation dont la finalité est de faire sortir l’enfant et sa famille du dispositif d’action et de prévention.
Chaque décision prise doit l’être conformément à l’intérêt supérieur de l’enfant en évitant si possible une rupture avec sa famille.
Un suivi régulier et attentif de l’enfant doit être mis en place pour veiller au bon déroulement de son parcours, l’ajuster si besoin. Nous devons l’encourager dans ses projets, le préparer, l’accompagner dans sa future autonomie. Le passage dans la majorité ne doit se résumer à un saut dans le vide qui serait un échec. Les 18 ans de l’enfant doivent être l’aboutissement de son parcours. C’est dans cet esprit que nous devons travailler de concert avec nos partenaires de l’éducation nationale. C’est l’école, c’est la formation qui nous permettra de donner un avenir à tous ces jeunes. En tant que professeure, je suis heureuse que cette dimension si importante ait pris toute sa place dans ce schéma.
La prise en compte de la problématique du handicap dans le Schéma va permettre un meilleur accompagnement des enfants qui en sont porteurs. Le département, qui assume là aussi cette compétence, doit mobiliser toutes ses énergies, tous ses relais, tous ses partenaires pour donner à ces enfants un parcours de vie adaptée, une perspective.
Enfin, le dernier axe structurant du Schéma qui vise à améliorer le dispositif d’accueil et d’accompagnement, est lui aussi très important. Il s’agit de donner la réponse adaptée à chaque situation. Pour cela il nous faut diversifier au maximum nos possibilités d’intervention.
L’accueil durable et citoyen doit faire partie intégrante de notre action, pour cela il faut le faire connaitre, le promouvoir mais également former et accompagner ces « tiers de confiance ». Le même travail doit être réalisé envers les assistants familiaux et le département doit accentuer ses efforts quant au recrutement car les 150 recrutements attendus ne sont pas encore là.
Actuellement, nous le regrettons tous, le placement familial est inférieur à ce qu’il devrait être, eu égard à la politique d’éviter le plus possible un placement institutionnel.
Nous comptons donc sur vous, monsieur le Président et sur Agnès Marchand, vice-présidente en charge, pour que cet objectif que nous partageons tous, soit atteint dans un délai raisonnable.
Voilà, monsieur le président, mesdames, messieurs, mes chers collègues, les éléments de ce nouveau schéma départemental de l’enfance et de la famille qui ont retenu notre attention. Un nouveau travail va maintenant débuter pour le département et ses partenaires, il s’agit de mettre en œuvre cet outil qui doit nous permettre d’offrir un accompagnement humain adapté aux familles et aux enfants qui font face à de lourdes difficultés.
Avec mes collègues du groupe UDC nous voterons donc pour l’adoption du Schéma.
Catherine Krier