Baccarat : un territoire laissé à l’abandon !

Session publique du 13 décembre 2021

Question d’actualité de Michel MARCHAL

Conseiller départemental du canton de Baccarat

 

Madame la Présidente,
Notre collectivité s’est engagée avec l’État dans une stratégie de lutte contre la pauvreté en répondant aux propositions gouvernementales. Nous avons été préfigurateurs de cette politique initiée en septembre 2018. Programmée sur une période de 3 ans, nous arrivons donc à son terme.

Un bilan de cette action nous sera, je l’espère, présenté dans les prochains mois. La lutte contre les inégalités sociales dès le plus jeune âge et l’engagement d’une politique de sortie de la pauvreté par l’insertion et l’emploi en sont les objectifs.

Le lunévillois, et plus particulièrement l’Est lunévillois, est un des territoires les plus exposé à cette pauvreté.

Madame la Présidente, je voudrais évoquer au travers de cette question d’actualité les remarques que j’ai entendues lors du dernier conseil d’administration du collège de Cirey-sur-Vezouze. Elles illustrent parfaitement l’abandon de ce territoire et les inégalités qui en découlent.

Pour cela, il me semble nécessaire de refaire l’histoire et de mettre en évidence les erreurs du passé afin de s’empresser de les corriger, si toutefois cela est encore possible.

Dans les années 2000, le Président du Conseil général de l’époque a fait des choix uniquement politiques. Dans le cadre des élections départementales et pour permettre à sa majorité de remporter le canton de Cirey, il annonce la création d’un collège à Cirey-sur-Vezouze. Tout cela sans concertation avec le territoire et ses élus, alors qu’il était devenu le chantre de l’intercommunalité.

Cette décision sera la source de tous les maux. Elle génère des conséquences territoriales négatives : la fermeture de deux collèges à Badonviller et Blâmont et la suppression d’une cuisine centrale toute neuve avec les emplois affectés.

Le territoire subit cette restructuration. Dans ce contexte, toutes décisions deviennent suspectes. Les mêmes repas produits par la cuisine centrale de Bénaménil sont différemment appréciés selon que l’on est scolarisé à Bénaménil ou à Cirey !

Les parents et les enseignants souhaitent légitimement une cuisine à Cirey-sur-Vezouze. Quelle réponse y apportez-vous ?

D’autre part, la fragilité de ce territoire se mesure également à l’absence de services. Les sorties scolaires culturelles ou sportives sont difficiles à mettre en place.

Le déficit local en entreprises de transport conduit à ce que les déplacements sont difficilement réalisables, si ce n’est à des prix élevés. Bien que la communauté de communes apporte un soutien financier, une participation des familles (comme cela se fait sur d’autres collèges) est inenvisageable en raison des faibles ressources des habitants.

Madame la Présidente, la solidarité départementale s’avère nécessaire. Nous l’avons fait pour la restauration, faisons-le pour les sorties découverte dans le cadre d’une stratégie de lutte contre la pauvreté.

Êtes-vous prête à engager notre collectivité dans une telle démarche ?

Enfin, et dans une approche plus générale, les gymnases nécessitent une attention particulière.
Les situations sont diverses. La propriété est parfois communale, intercommunale ou départementale.

Pouvez-vous nous communiquer le statut des gymnases de rattachement pour chacun des collèges et l’état actuel de ces infrastructures ?

Madame la Présidente, je vous remercie pour vos réponses.

Michel MARCHAL