Lutte contre la pauvreté

Session publique du 25 septembre 2024

Intervention de Luc Binsinger :

Conseiller départementale du canton de Jarville-la-Malgrange

Madame la Présidente, Monsieur le Président, Mes chers collègues,

Ne connaissant pas évidemment votre intervention de ce matin, même si on a pu avoir quelques lumières en allant regarder qui vous étiez et quelles étaient vos missions, ce ne sera donc pas une question, mais une intervention, une réflexion, on va dire.

En vous remerciant, tout d’abord, pour cette intervention et cet éclairage. À la fois précis et ouvrant en tout cas des perspectives, car ce sont des combats qui ne s’arrêtent jamais.

Le message est bien reçu.

Et, dans la lutte contre la pauvreté, les inégalités, l’exclusion, la stigmatisation d’une partie de nos concitoyens, bien sûr, vous me trouverez toujours à vos côtés, ici, pour défendre leurs justes droits. Là, pour appeler la nécessité de mettre en place les moyens financiers et humains nécessaires pour améliorer leur situation personnelle et familiale.

Vous ne trouverez personne sur les rangs de notre groupe qui se satisfera ou s’accommodera de la situation d’hommes, de femmes et d’enfants qui, à la suite d’un incident de parcours, d’une perte d’emploi, d’un accident de la vie, ne peuvent plus, ne peuvent pas subvenir à leurs besoins essentiels, vitaux pour eux et leur famille.

Beaucoup d’entre nous exercent des responsabilités d’élus impliqués dans la vie associative, impliqués dans la vie syndicale, d’autres ont exercé des activités professionnelles qui, au final, nous ont tous confrontés, à un moment ou un autre à la pauvreté, au désarroi de celles et ceux qui en sont impactés.

La puissance publique. Avec un grand « P ». L’État, bien sûr, mais aussi les collectivités, Régions, Départements, intercommunalités, communes, quelle que soit la collectivité, porte une responsabilité envers ses citoyens à travers les politiques publiques qu’elles engagent et les missions qu’elles animent.

Les compétences confiées aux uns et aux autres sont clairement identifiées, et, quelle que soit la couleur des majorités qui les conduisent, les actions et les moyens sont déployés.

Oui, notre pays, comme beaucoup de nos voisins européens, souffre d’une pauvreté latente qui, depuis des années, des dizaines d’années, ne trouve pas de solution efficace et pérenne.

Pour autant, regardons objectivement la situation à notre niveau, celui du Département.

Est-on certain que les politiques déployées pour gérer les compétences confiées sont les bonnes ?

Sommes-nous persuadés d’avoir la science exacte dans le développement de nos politiques publiques ?

Sommes-nous convaincus d’utiliser tous les logiciels qui nous permettent de limiter la pauvreté ?

On n’en sera jamais certain.

Aussi, nous mettons constamment en garde sur des phénomènes d’autosatisfaction et de « hourra » dans ces domaines particulièrement délicats et prégnants.

Si on considère que les politiques liées aux personnes âgées, personnes handicapées sont globalement satisfaisantes, que dire de l’aide sociale à l’enfance fortement impacter par l’accueil inconditionnel des mineurs non accompagnés, le maintien des jeunes majeurs et, sans doute, demain, le revenu d’émancipation jeunes ? Que dire de la réinsertion des personnes en recherche d’emploi de longue durée, si ce n’est faire le constat d’un échec réel, constaté très régulièrement ici et sur tous les bancs ?

Madame la Présidente, mes chers collègues, cher Monsieur DUVOUX, il n’y a pas de difficulté insurmontable. En tout cas, il n’y a pas de modèle qui ne pourrait pas être essayé.

L’impact de la transition écologique est difficile pour tous nos concitoyens, ceux qui souffrent, bien sûr, mais aussi tous ceux qui, le matin, le soir, par tous les temps, partent au travail pour percevoir un salaire, mais également contribuer par l’impôt à la solidarité nationale. Ils sont touchés de la même manière. Y compris ceux qui doivent se déplacer quotidiennement en voiture, maintes et maintes fois pointés du doigt par les apôtres de la trottinette ou de la bicyclette.

Nos voisins alsaciens, mosellans, vosgiens, meusiens ont fait du RSA sous condition une expérimentation que vous refusez jusqu’à ce jour, par idéologie peut-être, par sectarisme, peut-être, mais qui pourrait peut-être avoir comme conséquence un bilan encourageant, une baisse du nombre de bénéficiaires, une hausse de leur retour vers l’emploi. Un article très récent dans la presse régionale peut en attester.

Monsieur le Président, le groupe UDC vous remercie pour cet échange, cet éclairage, à nouveau, et permettez-moi, en conclusion, une maxime du président Barack OBAMA. Il n’y a aucune excuse de ne pas essayer. Je vous remercie.

Je vous remercie de m’avoir écouté.

Luc BINSINGER