Session publique du 3 février 2020
Question d’actualité de Jean LOCTIN:
Conseiller départemental du canton du Nord-Toulois
Monsieur le Président,
Chers collègues,
Tous, au sein de cette assemblée, nous sommes attachés à la sécurité des automobilistes qui empruntent les routes départementales en Meurthe-et-Moselle.
Les Meurthe-et-Mosellans qui traversent notre département doivent pouvoir circuler sur des infrastructures routières en bon état.
Ce n’est, malheureusement, pas toujours le cas et cela motive sans doute, en partie, votre ardente défense des 80kh/h.
Mais ce n’est pas mon propos aujourd’hui. Ce qui motive mon intervention c’est l’équité territoriale.
Monsieur le Président, une fois encore, je me dois de vous rappeler qu’il n’y a pas que la ville dans notre département. La ruralité existe bel et bien et mérite autant d’attention.
Pourtant une réelle discrimination existe ! En effet sur nos routes départementales une distinction officielle est établie entre les axes dits « structurants » et les autres.
Je vous invite, mes chers collègues, la prochaine fois que vous traverserez nos territoires ruraux, à porter une attention toute particulière à la signalétique, qu’elle soit horizontale ou verticale.
Si vous n’êtes pas sur un axe structurant, vous constaterez rapidement que bon nombre de panneaux directionnels sont dans un triste état et beaucoup ne sont tout simplement plus lisibles. Comme en témoignent ces photos prises sur les RD904, D907, D908, D958, D28B, D89 et D50!
Nous avons eu confirmation que seuls les axes structurants seraient privilégiés tant les crédits manquent !
De même, pourquoi sur ces mêmes axes non structurants le jalonnement de bord de route n’existe pas ? C’est excessivement dangereux lorsqu’il y a du brouillard ! Le rétablir, à la demande de nos concitoyens, contribuerait à améliorer fortement la sécurité routière.
Monsieur le Président, allez-vous mettre fin à cette discrimination envers nos territoires ruraux en rétablissant l’entretien des panneaux directionnels partout sur notre département ?
Et allez-vous faire le nécessaire pour que le jalonnement de bord de route devienne la règle et non l’exception, comme c’est le cas actuellement dans ces mêmes territoires ?
Je vous remercie.
Jean LOCTIN
Réponse de Catherine BOURSIER
Vice-Présidente de la commission Aménagement
Monsieur le Président,
Mes chers collègues,
Je me fais effectivement l’interprète d’André CORZANI, cet après-midi, puisqu’il est excusé. Vous me concéderez cependant que je ne suis pas une spécialiste des infrastructures routières. Peut-être certainement des territoires et de l’équité territoriale, en tout cas, c’est cette prétention que j’ai. Et donc c’est pour cela que je souhaite quand même prendre la parole pour répondre à notre cher collègue Jean. Premièrement, sur ce que vous semblez dire sur notre entêtement à défendre les 80 km/h. Je dis « notre » parce que ce n’est pas seulement celui du Président, puisque c’est une décision de la majorité départementale. Cela n’a rien à voir avec l’état des routes. Nous irons au bout de l’évaluation qui est prévue. D’ailleurs, si je ne me trompe pas, d’autres Départements sont dans le même état d’esprit, puisque même le département du Doubs, dont je crois savoir que la Présidente est une présidente Les Républicains, a annoncé la semaine dernière qu’elle ne reviendrait pas sur cette mesure. Pour autant, je ne suis pas certaine que ses administrés estiment que son réseau routier est en mauvais état. Donc, je ne vois pas la relation de cause à effet qui est faite là. Mais comme vous l’avez dit, ce n’est pas le sujet de votre question. Donc, allons à l’essentiel, ce qui est quand même plus intéressant.
Si on regarde une carte de notre réseau routier, on voit bien que les routes départementales ne traversent pas que des métropoles. Elles n’en traversent d’ailleurs pas. Peu de villes, mais principalement des territoires ruraux, des bourgs centres et des villages. Que ces routes soient structurantes, principales ou locales. Simplement parce que c’est la vocation justement des routes départementales d’irriguer le territoire et de relier tous les villages entre eux et aux villes de proximité. Vous citez par exemple la D904. Vous me permettrez d’exposer mon argumentation. J’ai été assez patiente, je pense, tout au long de l’après-midi en faisant l’effort d’entendre tout ce que j’ai entendu. Par exemple la D904 que vous citez est une route classée structurante. Depuis la Meuse elle traverse nos territoires du Val de Lorraine, notamment Pannes, Essey-et-Maizerais, Flirey, Bernécourt, Grosrouvres, Ansauville, Royaumeix jusqu’à Vézelize. Or, le schéma que nous avons adopté en 2011 ne définit pas une route structurante en fonction de son caractère urbain mais en fonction de son niveau de trafic et les niveaux de services associés à ces routes structurantes bénéficient d’abord aux habitants de nos territoires ruraux qui sont amenés plus que tout autre à les emprunter quotidiennement. De même que les 26 millions d’euros en investissement et Les 8 millions d’euros en fonctionnement que nous consacrons à l’entretien de l’ensemble des routes départementales, annuellement. L’entretien de la signalisation verticale, vous voyez tout arrive, prévu par le schéma, est le même pour toutes les routes départementales, grandes ou petites. Leur remplacement s’opère en fonction de l’état observé sur le terrain. Les panneaux ont une durée de vie de 10 à 15 ans et sont remplacés lorsque cela est nécessaire et, contrairement à ce que vous dites, les moyens sont adaptés aux besoins. D’ailleurs le budget 2020, que la majorité a voté en décembre, a été augmenté de 100 000 euros sur cette ligne. Les panneaux qui le nécessitent pourront donc bien être changés et je sais que vous avez fait ce qu’il faut auprès des services du territoire pour signaler les manquements que vous imaginez.
Mon cher collègue, malgré toute l’amitié que je vous porte, je suppose que quand vous changez une ampoule dans votre domicile, vous ne refaites pas les plafonds ni la peinture. De la même façon, le remplacement d’un panneau de signalisation ne permet pas de remettre en cause ni le bon état de la route, ni de conclure à son manque d’entretien.
Autre sujet, le marquage des lignes. Le marquage des lignes de rives n’est pas obligatoire mais il est par contre fortement recommandé de dresser une ligne axiale de guidage dans les zones où le brouillard est très fréquent. C’est cette ligne qui est la plus à même d’assurer la sécurité des usagers et c’est pourquoi notre collectivité a fait le choix de maintenir cet axe sur l’ensemble de nos routes locales, principales ou structurantes. Voilà ce que je souhaitais vous apporter comme réponse à la demande de notre collègue André CORZANI.