Session publique du 16 décembre 2019.
Question d’actualité de Thibault BAZIN :
Conseiller départemental du canton de Lunéville-2
Monsieur le Président,
Depuis le 1er novembre 2019, un repas végétarien doit être « proposé » au moins une fois par semaine dans les cantines scolaires en application de la loi n°2018-938 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous.
Les réponses du gouvernement aux questions écrites sur cette expérimentation ont précisé qu’il appartient aux gestionnaires des services de restauration collective scolaire d’arbitrer sur le caractère exclusif ou alternatif de ce menu en fonction des contraintes financières et organisationnelles qui leur sont propres et dans le respect du cadre réglementaire relatif à la restauration scolaire et à la qualité nutritionnelle des repas.
Connaissant votre souci de respecter le choix des familles, puisque vous transmettez aux parents un questionnaire pour savoir s’ils souhaitent un repas aménagé sans porc, preuve que nos contraintes financières permettent un caractère alternatif, envisagez-vous de demander de même aux parents s’ils souhaitent que soit proposé un repas non végétarien le jour où un repas végétarien est proposé ? Comme nous pouvons respecter ceux qui ne veulent pas manger de la viande, de porc, nous pouvons tout autant respecter ceux qui veulent continuer à manger de la viande produite en France et locale.
Connaissant votre engagement en faveur des circuits courts, sachant que notre territoire peut s’appuyer sur des élevages assurant une production locale, saine et de qualité et permettant à nos éleveurs une meilleure rémunération, pouvez-nous assurer que le menu végétarien composé de protéines animales ou végétales est toujours à base de produits locaux respectant la réglementation française ? En effet, pourriez-vous nous certifier que le steak de soja ou la galette de quinoa qui pourraient être proposés sont produits en France, ou au moins respectant les normes sanitaires imposées à nos producteurs français ? Car les consommateurs meurthe-et-mosellans méritent une traçabilité irréprochable et une qualité égale à ce que nos agriculteurs meurthe-et-mosellans proposent.
Enfin, comme il s’agit d’une expérimentation, envisagez-vous une évaluation dans notre département, avec une approche comparative : est-ce que les repas végétariens sont aussi appréciés par les élèves ?
Thibault BAZIN
Réponse d’Audrey NORMAND:
Vice-Présidente déléguée à l’Agriculture et à l’Environnement
Thibault,
chers collègues,
Je me permets d’abord de vous renvoyer à la réponse que j’avais fait à la question d’actualité posée par ma collègue Agnès MARCHAND il y a tout juste 3 semaines dans ce même hémicycle et sur le même sujet. Donc, pour rappel, la mise en place d’un repas végétarien hebdomadaire dans les cantines des collèges est effectivement une disposition de la loi Egalim qui s’impose à l’ensemble des collèges depuis le 1er novembre 2019. Cette expérimentation vise d’abord à réduire l’empreinte carbone de notre alimentation, dans le contexte de réchauffement climatique que nous connaissons, et à nos éleveurs, notre discours est clair et sans équivoque : moins de viande doit aussi rimer avec mieux-de viande. Et ce mieux de viande veut dire de la viande de qualité produite notamment par les agriculteurs de notre territoire.
Pour ce qui est de l’application pratique de la mise en place du repas végétarien. En Meurthe-et-Moselle, les établissements sont, je vous le rappelle, pleinement autonomes dans la gestion de leurs services de restauration. En revanche, le Département intervient à leurs côtés pour les accompagner dans la production de repas équilibrés de qualité accessibles au plus grand nombre et privilégiant les produits locaux. Et c’est bien pour éviter aux équipes de restauration d’aller chercher du soja sud-américain aux OGM que nous travaillons avec eux depuis plusieurs années pour leur permettent de cuisiner des produits frais et locaux, y compris des protéines végétales issues de filières lorraines comme les lentilles, par exemple, dont la culture est particulièrement adaptée aux zones de captage d’eau. Concernant l’évaluation du dispositif du repas végétarien hebdomadaire, celle-ci est déjà en cours, puisque la restauration scolaire fait l’objet d’échanges permanents entre nos équipes et celles de nos collèges. Et ce qu’il est intéressant de souligner, c’est que les premiers retours montrent que l’immense majorité des collèges proposaient déjà régulièrement des repas sans viande et ce sans que cela n’ait jamais fait polémique et que les retours des élèves sont globalement positifs.
Je vous remercie.