Session publique du 27 mars 2019
Intervention de Luc BINSINGER:
Conseiller départemental du canton de Jarville-la-Malgrange
Monsieur le Président,
Mes chers collègues,
Pour beaucoup d’élus locaux, le sujet de l’accueil des gens du voyage est sensible. Le fait que beaucoup de communes et d’EPCI se soient prononcées contre l’adoption du schéma départemental des aires d’accueil des gens du voyage nous interpelle !
La Comcom et la ville de Pont-à-Mousson, la ville de Lunéville, nombre de communes de l’Est métropolitain : Saint-Max, Pulnoy, Seichamps, Essey-les-Nancy, Saulxures,…
A Vandoeuvre, notre collègue a même retiré la délibération au dernier moment ! Que doit-on en penser ?
La Communauté de Communes des Pays du Sel et du Vermois, si elle accepte le principe « tournant » et co-financé d’une aire de grand passage est dans l’incapacité de proposer un terrain dimensionné pour 200 caravanes tant le foncier de ce territoire est complexe (inondations, inconstructibilités, affaissements miniers…
Certes, les objectifs du précédent schéma n’ont pas été atteints, sans doute, étaient-ils déjà trop ambitieux. Seules 26 places dans les aires permanentes d’accueil et aucune nouvelle aire de grand passage ont été réalisées durant les 6 années passées et vous vous proposez aujourd’hui de réaliser 48 places dans les aires permanentes et 5 aires de grand passage.
Nous estimons que ces nouveaux objectifs sont irréalistes et permettent aux gens du voyage d’échapper à leurs obligations.
Je note que la Communauté d’Agglomération de Longwy, la communauté de communes d’Orne Confluence tout comme la commune de Villerupt éprouvent eux aussi des difficultés dans la réalisation de ces objectifs. Trois collectivités dont on ne peut à priori nier le caractère « proche & solidaire ».
Comment ne pas partager la colère de notre collègue André Corzani ? Ouverte en 2011, l’aire de Grand Passage de Briey, pourtant saluée par sa qualité n’a jamais été utilisée par la communauté des gens du Voyage ! Les contribuables y auront laissé au passage un demi-million d’euros HT !
Nous savons tous ici combien implanter une aire est difficilement accepté par la population et quand bien même une aire serait finalement réalisée, rien ne garantit qu’elle serait effectivement utilisée par les gens du voyage, qui bien souvent préfèreront occuper illégalement mais gratuitement un terrain privé ou public, qu’il faudra remettre en état après leur départ, plutôt que de payer sur une aire d’accueil « prévue à cet effet ». L’exemple de Briey l’atteste, de même que celui de Toul dans une moindre mesure : dont l’aire de grand passage n’est, selon le rapport, utilisée que très ponctuellement.
A l’instar de beaucoup de collectivités du département nous voterons contre ce schéma, qui n’est ni réaliste, ni exigeant en terme d’obligation pour les gens du voyage. Nous espérons qu’à l’avenir un schéma raisonnable quant au nombre d’aires à construire et exigeant quant aux droits et devoirs des gens du voyage nous soit proposé. Celui-ci devant impérativement être rédigé en étroite concertation avec les élus locaux, notamment les maires.
Je vous remercie.
Luc BINSINGER