Session publique du 17 novembre 2018.
Intervention de Catherine KRIER :
Conseillère départementale du canton de Grand-Couronné
Monsieur le Président,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
La prévention et la lutte contre la pauvreté est au cœur de ce que nous sommes, nous le Conseil Départemental de Meurthe-et-Moselle. Notre action est le cœur de la solidarité nationale. Mais force est de constater que ce fléau qu’est la pauvreté, est toujours là, frappant plus fort et plus longtemps nos concitoyens.
Près de 100 000 Meurthe-et-Mosellans la vivent au quotidien, tout comme un enfant sur 5. Cette réalité est accablante. Elle nous engage. Nous devons faire mieux. Nous pouvons faire mieux.
La stratégie Nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté va dans ce sens. Je me félicite que notre département soit l’un des 10 qui s’engagent dès aujourd’hui pour cette grande cause.
Chaque action proposée et soutenue par l’Etat aidera nos concitoyens les plus démunis. La prévention des sorties sèches de l’ASE est une nécessité car nous savons combien nombre de jeunes se retrouvent sans solutions une fois passé 18 ans.
A ce titre, permettez-moi aujourd’hui d’avoir une pensée particulière pour Lyes Louffok, ancien jeune de l’ASE, devenu travailleur social et membre du Conseil National de la protection de l’Enfance qui par son témoignage bouleversant nous éclaire sur la vie très dure de tous ces enfants. Aujourd’hui un Sans-abris sur 4 a eu un parcours à l’Aide sociale à l’enfance. Pour tous ces enfants nous devons agir. Ce plan seul ne suffira pas, comme en témoigne la faiblesse des moyens financiers qui nous sont alloués par l’Etat.
Tous les acteurs doivent jouer leurs rôles, et parmi eux l’Ecole de la République doit prendre toute sa part notamment au primaire. Nous ne pouvons plus accepter que des jeunes quittent le primaire sans savoir lire, écrire et compter.
Le renforcement des compétences des travailleurs sociaux ainsi que l’amélioration du service public de l’insertion vont de pair. L’objectif doit être l’insertion, la plus rapide possible. Mais si nous en sommes là aujourd’hui c’est aussi parce que nos politiques ont atteint leurs limites. Il nous faut donc les dépasser, en innovant, en étant plus exigeant, en trouvant de nouveaux partenaires. A l’heure du numérique, nombres d’employeurs se détournent de Pôle Emploi pour trouver de la main d’œuvre. Savez-vous qu’en 2015 Leboncoin proposait plus d’offre d’emploi que Pôle Emploi lui-même. Voilà qui devrait nous interroger. Chaque année les bénéficiaires du RSA sont orientés vers des formations par Pôle Emploi. Ces formations sont-elles pertinentes et adaptées au marché du travail ? Voilà une question qu’il convient de se poser.
Face à cette terrible réalité, face à un échec collectif, nous devons accepter de nous remettre en cause pour que ce qui n’a pas marché par le passé commence enfin à produire des résultats et permette de sortir enfin nos concitoyens de la pauvreté.
Je vous remercie.
Catherine KRIER